Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE, ou RSO), l'avantage concurrentiel des PME ?
Par Olivier L'Hermite (olivier.lhermite@optesys.fr)
Au cours des dernières décennies l’idée s’est imposée que notre développement économique porte atteinte non seulement à notre environnement mais aussi au développement des générations futures.
Cette idée est née du constat de la dégradation croissante de notre environnement (pollution de l’air, pollution des nappes phréatiques, effet de serres, marées vertes…), de l’épuisement de certaines ressources naturelles (énergies fossiles, terres rares entrant dans la composition de divers appareils électroniques…), et de catastrophes industrielles en série.
Le débat s’est aussi placé sur le terrain social avec le développement d’un chômage récurrent, et l’accroissement des inégalités dans nos sociétés.
Le développement de l’information et d’internet, l’accroissement des échanges internationaux, et finalement la mondialisation ont mis en évidence des déséquilibres mondiaux porteurs de conflits potentiels.
Ainsi est apparu le concept de Développement Durable.
Ce concept global porté par les gouvernements et des instances internationales telles que l’ONU, repose sur trois piliers :
- Social,
- Economique,
- Environnemental.
Il vise à la recherche d’un développement économique harmonieux et équilibré pour nous et les générations futures.
Différents sommets internationaux ont conduit à la signature d’accords entre Etats visant à prendre des mesures en matière de Développement Durable concernant la réduction des gaz à effets de serres, les risques biotechnologiques, la gestion des ressources maritimes, l’interdiction de polluants spécifiques…
Le sommet de RIO de 1992 à conduit à l’adoption de l’Agenda 21 (plan d’action et liste de 2500 recommandations pour le 21ième siècle) qui a incité les collectivités locales à mettre en place des mesures en faveur du Développement Durable.
De globalisé et éloigné, le concept à pris forme concrètement dans notre quotidien à travers l’action des collectivités et des gouvernements. Chacun est invité à prendre ses responsabilités pour soi, pour le futur, pour les autres et la société. De mieux en mieux informés et de plus en plus attentifs, les consommateurs que nous sommes intégrons plus ou moins les valeurs du développement durable dans nos choix, renforcés par les contraintes économiques actuelles.
Les préoccupations concernant l’environnement ou l’énergie provoquent un véritable changement de comportement des consommateurs bien au-delà d’un simple effet de mode. Cette notion nouvelle de responsabilités’applique aux particuliers comme aux organisations et pousse à l’action, à l’ouverture et au dialogue.
C’est bien d’une action collective qu’il s’agit et qui prend le nom de RSO lorsqu’elle s’applique localement. La RSO, Responsabilité Sociétale des Organisations, est la traduction concrète et locale des grands principes du Développement Durable. Dans la logique d’action du sommet de RIO et des Agenda 21, elle est largement stimulée par les pouvoirs publics au niveau des collectivités comme au niveau national et européen.
Depuis 2001 les entreprises cotées ont l’obligation d’établir un rapport annuel portant sur des critères de responsabilité sociétale.
Le nouveau décret d’application de la loi grenelle 2 de juillet 2010, applicable en 2014, impose aux entreprises de plus de 500 salariés et réalisant plus de 100 millions d’€ de chiffre d’affaires de communiquer annuellement sur leurs actions en matière de Responsabilité Sociétale. Les PME se voient ainsi dans l’obligation d’agir en impliquant leurs partenaires, y compris les fournisseurs et sous-traitants … L’impact va bien au-delà des grandes entreprises, impliquant les TPE et PME, de par leurs relations de partenariat avec ces dernières.
La responsabilité sociétale devient un élément incontournable de la stratégie des entreprises quelle que soit leur taille. Elle fait partie des attentes des clients et des consommateurs, et est à ce titre un élément de compétitivité et d’innovation.