L’IA générative : outil puissant, mais pas créatif
Ce que nous rappelle Luc Julia
L’intelligence artificielle est partout. Textes, images, musique, code… elle semble capable de tout produire. Mais que se cache-t-il réellement derrière cette impression de créativité sans limite ?
Dans son ouvrage IA génératives, pas créatives (mai 2025), Luc Julia – ingénieur français, co-créateur de Siri et figure majeure du numérique – nous invite à repenser notre rapport à ces technologies, et à la place que nous leur accordons dans nos vies et nos organisations.
Des IA fascinantes… mais pas intelligentes
Luc Julia le rappelle avec force : les IA ne pensent pas.
Les modèles génératifs comme ChatGPT, DALL·E ou Midjourney ne sont ni intelligents ni créatifs : ce sont des machines statistiques, capables de recombiner d’immenses volumes de données, sans en saisir le sens.
Elles “prédisent” le mot, le pixel ou la note suivante, un peu comme un perroquet statistique qui répète sans comprendre.
La créativité, elle, suppose de ressentir, d’interpréter, de donner du sens là où la machine ne fait que reproduire.
Selon lui, parler d’“intelligence” pour qualifier une IA entretient une confusion : la donnée n’est pas la connaissance, la génération n’est pas la création.
Il y soutient également, qu’il n’existe pas d’intelligence artificielle générale, c’est-à-dire une IA capable de raisonner, comprendre et apprendre comme un humain. Nous en sommes encore très loin.
Aujourd’hui, les modèles génératifs souffrent par ailleurs de limites bien connues : hallucinations, manque de pertinence, incapacité à raisonner… Des limites qu’il est toutefois possible d’atténuer grâce à la combinaison du fine-tuning, du RAG et de l’utilisation de données maîtrisées.
Ces technologies transforment nos usages, oui, mais elles ne reproduisent ni le jugement ni la sensibilité.
Elles nous invitent plutôt à redéfinir ce que signifie penser et créer, en réaffirmant la place essentielle de l’humain : celui qui pose les bonnes questions, imagine hors du cadre et donne du sens.
Ce que l’IA changera dans nos sociétés
Luc Julia reconnaît le formidable potentiel de ces outils, tout en rappelant qu’ils ne doivent pas être idéalisés.
L’IA n’est pas une intelligence concurrente, mais une intelligence augmentée : elle amplifie nos capacités, humaines ou techniques, pour accomplir ou déléguer certaines tâches.
En automatisant l’exécution, elle peut libérer du temps pour des activités plus créatives, plus stratégiques ou plus humaines.
Luc Julia rappelle que les IA ont aussi des retombées économiques, environnementales et sociétales :
elles coûtent cher, consomment beaucoup d’énergie et posent des questions de dépendance cognitive.
L’auteur appelle donc à un usage conscient et raisonné, fondé sur la compréhension plutôt que la peur, et sur une régulation adaptée à chaque application, plutôt qu’à la technologie dans son ensemble.
Conclusion : garder la main, garder le sens
IA génératives, pas créatives n’est pas un livre contre l’intelligence artificielle, mais une invitation à mieux la comprendre pour mieux la gouverner.
Chez Optesys Conseil, nous partageons cette conviction :
le numérique est une chance, à condition de ne jamais perdre de vue pourquoi et pour qui nous l’utilisons.
Nous croyons que l’IA peut être un levier d’efficience et d’innovation, à condition de replacer l’humain, les processus et l’organisation au cœur de la démarche.
L’enjeu n’est pas seulement technologique, il est collectif et culturel : savoir intégrer ces outils de manière raisonnée, éthique et durable.
Car ce que nous appelons “IA” reste une machine à reproduire, non à penser.
Comme le rappelle Luc Julia, l’intelligence, la vraie, reste humaine — celle qui relie, comprend et crée du sens.
Et c’est bien là que se trouve notre responsabilité : tirer parti de la puissance de l’IA sans renoncer à notre liberté de penser.